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- Le mariage maninka
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L’organisation de la famille dans le Fouta Djallon traditionnel

mardi 21 janvier 2003  


Dans le Fouta Djallon, comme dans la plupart des regions africaines, la notion de famille désigne soit tous ceux qui vivent, groupés ou non, sous l’autorité d’une même personne à qui ils reconnaissent un lien de parenté, soit la cellule sociale formée par les conjoints et leurs descendants, soit parfois un ensemble de personnes dont les ancêtres avaient une forte alliance de par leur voisinage ou des intérets communs.



On distingue au Fouta :

- Le parentage qui est composé des descendants d’un même aïeul, qui reconnaissent l’autorité, ou au moins la prééminence, d’un patriarche, le plus âgé des membres de ce parentage. Ce groupement se nomme : gorol, « lignée masculine », ou encore « ensemble des parents » : musidal, « ceux qui sont issus d’une même porte » : bhe dambugal gootal

Le chef de ce groupement est le hoore gorol : tête de lignée masculine ; mawdho musidal : ancien du parentage. Il serait souvent inexact de considérer cet ancien comme un chef ; les manifestations de son autorité, quand autorité il y a, sont intermittentes ; il s’agit plutôt d’un président du conseil de famille.

Ce parentage peut être plus ou moins étendu, c’est-à-dire comprendre seulement les descendants d’un même grand-père, surtout chez les pauvres gens sans importance sociale, ou s’étendre aux descendants d’un ancêtre antérieur de cinq, six générations ou plus, dans les groupes aristocratiques ; dans ces derniers, les liens généalogiques sont conservés avec plus de soin et les pouvoirs familiaux du Patriarche se doublent d’attributions politiques.

- Le ménage polygyne, ou famille réduite, composée de l’homme, de ses épouses et concubines, de ses enfants, de ses serviteurs agricoles, de ses domestiques.

On nomme ce groupement : bheyngure, c’est-à-dire « acquisition personnelle », agrégat, croît ; ce sont les êtres que l’homme a acquis lui-même, qui s’ajoutent à lui, dépendent de lui, lui appartiennent et lui obéissent ; on dit encore qu’ils sont « sous ses pieds » (ley koydhe makko). L’habitation de ce groupe est le galle, ou enclos, à l’intérieur duquel il est réparti en plusieurs huttes (suudu) ; il peut y avoir plusieurs enclos :

l’un près de la mosquée paroissiale (misiide) l’autre au hameau de cultures (marga) un troisième au hameau des serviteurs (runde)

Le chef de famille est le jom galle, maître d’enclos, ou jom hoggo.

Les enfants font partie du bheyngure (ou galle) paternel ; après une période d’attente qui va de la puberté au mariage, les fils fondent, avec l’aide de leur père, un nouveau galle où seront logés l’épouse, une servante, et quelques têtes de bétail, qui seront le noyau de son bheyngure personnel. Les galle, essaimés du galle paternel, issu lui-même du galle du grand-père, dont sont issus aussi les galle des oncles paternels, formeront un même parentage (dambugal). L’assemblée des jom galle se réunira sous la présidence de l’Ancien, aîné de ce parentage.

La cellule sociale réelle tend à être de plus en plus le ménage polygyne, au détriment du parentage patriarcal : ceci est dû, ici comme ailleurs, à la dislocation sociale causée par la colonisation. D’autre part, il ne paraît pas que le Patriarche ait jamais eu, chez les Peuls du Fouta Djallon, une autorité égale à celle du Patriarche chez les sédentaires cultivateurs, chez les Mandingues, par exemple.

Droits et obligations du chef de groupe

Le terme « chef de groupe » est un terme trop fort pour désigner ce doyen des anciens, président du conseil de famille, qu’est le Mawdho musidal (ou, absolument : mawdho). En fait, l’organisation du parentage est beaucoup plus parlementaire que monarchique : ce sont les Anciens qui gouvernent, non le Patriarche ; on entend dire souvent : « nos anciens ont décidé ceci », - à propos des événements familiaux : baptêmes, mariages, successions, ou des décisions concernant cultures et troupeaux ; on entend dire beaucoup moins : notre ancien. La vie familiale peule, comme la vie politique, s’écoulait dans une atmosphère de palabres (réunions : pottal). Nous reviendrons sur les droits et devoirs du Mawdho, dans les sections relatives au mariage et surtout à la propriété. Nous verrons ici les obligations du parentage envers l’Ancien.


Cet article est tiré des "Notes sur les coutumes des Peuls au Fouta Djallon" de Gilbert Vieillard.




mardi, 21 janvier 2003
Le griot, mémoire vivante de l’afrique traditionnelle

Autrefois, près de chaque patriarche, roi ou empereur se trouvait un griot. Celui-ci avait pour rôle d’être le messager,le porteur de la voix de celui ou de ceux qu’il servait. Il était le témoin privilégié des grandes séances de décisions socio-politiques chez les rois et empéreurs. Lui et ses déscendants relataient l’histoire dont il a été témoin.



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Les griots

mardi, 21 janvier 2003
Notes sur les coutumes des peuls au Fouta Djallon

Région riche en eau (source de nombreux fleuves d’Afrique occidentale), le Fouta Djallon est aujourd’hui perçu comme la terre des peulhs de Guinée bien que d’autres groupements culturels partagent la région. Vous trouverez ci-dessous un site très intéressant sur la vie des peulhs de Guinée, leur culture très riche, leur histoire et leur organisation socio-économique.



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Home of the fuuta-Jaloo and Fuutanke of Guinea